Dans une société où la population vit de plus en plus longtemps et en meilleure santé, la question du maintien à domicile est de première importance. En effet, nombre de personnes âgées ou handicapées ne souhaitent pas quitter leur maison, tout en rencontrant certaines difficultés au quotidien. Les escaliers font évidemment partie de ces complications, d'où l'intérêt d'envisager l'installation d'un monte escalier.
Ne nécessitant pas de gros travaux et ne modifiant pas radicalement l'agencement de la maison, il résout cependant l'un des gros problèmes que rencontrent les personnes à mobilité réduite. Si le système est beaucoup moins développé qu'au Royaume-Uni par exemple, on trouve aujourd'hui en France nombre de fabricants à même de vous conseiller au mieux (Otolift, Thyssen, Stannah, pour ne citer qu'eux). Dans le cadre de l'aménagement de l'habitat, le monte escalier constitue l'un des équipements à prévoir en priorité. Petit guide de cette installation qui va vous faciliter la vie.
Comment choisir un monte escalier ?
Trois critères sont à prendre en compte lors du choix d'un monte escalier ou d'une plate-forme élévatrice : le degré d'invalidité de la personne, la configuration de la maison, et le budget disponible. Les difficultés à se mouvoir vont guider l'utilisateur vers tel ou tel modèle ; en effet, un monte escalier classique ne conviendra pas nécessairement pour quelqu'un en fauteuil roulant, dans ce cas il faudra envisager une plate-forme ou même un ascenseur. Il peut être utile d'effectuer un bilan ergonomique, afin de prendre en compte le mieux possible les difficultés fonctionnelles de la personne.
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La configuration intérieure et le type d'escalier vont aussi, bien entendu, déterminer le modèle le plus adapté (droit ou tournant, par exemple). Enfin, le budget ne sera pas le même suivant l'installation choisie ; même s'il existe des aides à la prise en charge, c'est un point qui mérite réflexion avant de se décider. Si la configuration de base est difficilement modifiable, la gamme et les options seront fonction du budget prévu. Notez aussi qu'il existe des variations dans les types d'installation : le départ peut se faire au niveau du sol ou de la première marche, l'arrivée peut être en "parking", sur la dernière marche ou dans le prolongement, on peut prévoir un point de charge intermédiaire pour recharger la batterie du fauteuil... Tous ces points sont à discuter avec un professionnel, et seront déterminés en fonction des difficultés de locomotion de l'utilisateur.
Monte escalier droit
Comme son nom l'indique, ce système est adapté pour un escalier droit ; il se déplace sur un rail grâce à un bloc-moteur et une batterie alimentant le fauteuil. Il s'agit d'un système standard, mais qui peut se décliner en différents modèles : certains fabricants proposent le siège pivotant en option, le rail relevable en bas de course, ainsi que des modèles élargis ou renforcés pour pouvoir transporter des poids supérieurs à la moyenne. On trouve aussi des monte escaliers adaptés aux fauteuils roulants. Enfin, il existe des modèles appelés "monte debout", qui comme leur nom l'indique sont prévus pour accéder à l'étage en position droite ; ils peuvent être utiles lorsque la personne rencontre essentiellement des difficultés pour monter des charges, par exemple les courses ou des bagages.
Monte escalier tournant
Ce modèle est fabriqué sur mesure pour s'adapter à tous types d'escaliers courbes (quart tournant, demi tour etc.), il peut aussi gérer les différences de pente éventuelles (courbe verticale). Son principe de fonctionnement est le même que celui du monte escalier droit : un rail et un entraînement à crémaillère, piloté par un bloc moteur. Les différentes options de confort et d'esthétique sont également semblables : largeur du siège, poids maximum supporté, siège pivotant et rail relevable ou escamotable. Etant donné qu'il doit être fabriqué sur mesure, les délais à prévoir sont cependant plus longs.
Monte escalier extérieur
Lorsqu'on parle de monte escalier, on pense le plus souvent aux étages intérieurs d'une maison. Mais en ville notamment, il n'est pas rare d'avoir à gravir quelques marches pour accéder à la porte d'entrée. Cela peut être le cas également pour se rendre dans le jardin. Pas de panique : les systèmes extérieurs existent aussi, quoiqu'en général uniquement en version "monte escalier droit". Cependant, les contraintes techniques supplémentaires (résistance aux écarts de température et à l'humidité, notamment) entraînent un surcoût, et les délais de fabrication sont rallongés par rapport à un produit standard.
Les différents types de rails
Selon les fabricants, on trouve des monte escaliers monorail ou birail. Les deux se valent en termes de fiabilité, seule l'esthétique diffère : le monorail est plus compact, mais la section de rail est plus grosse et les courbes plus accentuées, tandis que le birail possède deux rails plus fins superposés. Les autres options disponibles concernant les rails sont au nombre de deux : rail relevable ou escamotable. Le premier permet de relever le bout de rail gênant en bas de course, soit à la main (mais cela s'avère peu pratique à l'usage), soit de façon automatique. Quant au rail escamotable, il s'emboîte de façon automatique dans la partie supérieure. Dans les deux cas, sur les versions automatisées, le monte escalier détecte le fonctionnement ou l'arrêt du fauteuil et déclenche le système en conséquence.
Où acheter un monte escalier ?
Si le système n'est pas encore très connu en France, il s'est suffisamment démocratisé pour que l'on trouve bon nombre de fabricants. L'Institut du Maintien à Domicile a édité un guide assez complet du monte escalier, mais vous pouvez également prendre conseil auprès de votre médecin, votre pharmacien, ou des associations de type A.D.M.R. Pour ce qui est des fabricants, le leader en France est la société ETNA, la seule à fabriquer intégralement ses produits sur le sol français. Les marques Otolift, Handicare ou Thyssen sont également bien représentées et reconnues. Toutes possèdent des sites internet présentant leurs produits et proposant contact et devis sur demande.
Installation d'un monte escalier : combien ça coûte ?
Le coût va bien sûr dépendre de plusieurs facteurs : le type choisi (droit, tournant, extérieur...), les options, la gamme, ainsi que les travaux d'aménagement nécessaires. Il faut compter au minimum 3000 euros pour un modèle droit, 8000 à 10000 pour un système tournant, et parfois jusqu'à 20000 euros pour une plate-forme capable de porter un fauteuil roulant. Ces montants peuvent paraître inabordables, mais ils restent en général tout de même inférieurs au prix d'un placement en maison de retraite ou en institution adaptée... De plus, il existe heureusement un certain nombre d'aides financières possibles.
Les principales aides financières
Elles sont au nombre de deux : le taux de TVA à 5,5 % sur les fournitures et la pose, et un crédit d'impôt de 25 %. Mais attention, ces aides sont soumises à conditions. Pour bénéficier du taux de TVA réduit, il faut être propriétaire, locataire ou occupant du logement concerné, qui doit constituer l'habitation principale. On considère alors qu'il s'agit de travaux d'amélioration de l'habitat. La fourniture et la pose du monte escalier doivent être effectuées par la même entreprise. Enfin, ces travaux doivent concerner un logement achevé depuis plus de deux ans. Quant au crédit d'impôt, il s'applique dans les mêmes conditions, si l'équipement est installé pour une personne âgée ou handicapée, et il est plafonné comme suit : 5000 euros pour une personne seule, 10000 euros pour un couple, plus 400 euros par personne supplémentaire à charge. A noter que si vous n'êtes pas imposable, le Trésor Public vous versera cette aide sous forme de chèque. Signalons enfin qu'il existe un éventail d'autres aides possibles, disponibles par exemple auprès de votre assurance ou caisse de retraite, des collectivités territoriales, ainsi que des crédits à taux réduit dans certains cas.
Le maintien à domicile
Si la question est devenue un réel enjeu de société, il reste encore de nombreux tabous et freins aux équipements favorisant le maintien à domicile des personnes âgées ou en situation de handicap. Les équipements existants et les aides possibles sont souvent méconnus, le coût et l'étendue des travaux surestimés. Traditionnellement, les pays anglo-saxons connaissent une plus large diffusion des systèmes tels que les monte escaliers ou les ascenseurs privés, et donc un taux de maintien à domicile plus important. Il faut bien reconnaître que la première chose à améliorer pour le maintien à domicile est de faire évoluer les mentalités : non, le placement en maison de retraite n'est pas une fatalité pour les personnes à mobilité réduite. Et non, ce n'est pas forcément plus onéreux de rester chez soi malgré des difficultés physiques. Avec une population vieillissante mais bénéficiant des progrès constants de la médecine, il est temps d'envisager l'âge d'or différemment. D'autant plus que les places en maison de retraite ne sont pas illimitées. Favoriser le maintien à domicile, c'est préserver le plus longtemps possible le droit de la personne à vivre dans son environnement familier, avec la satisfaction d'être autonome et de mener une vie "normale". Que demander de plus ?